Jérôme MICHEL

Avec APG, Artists Prospecting Group (Nicolas Momein, Victor Périchon, Pavel Sokolov et Antoine Gonzalez)


Le prospecteur n’inspecte pas, il n’analyse pas, il se place à l’écoute.
Il cherche, il trouve.
La recherche est chez lui un mélange de concentration et d’inattention procuré par la répétition de chaque geste, un creusement répété dans le temps et dans l’espace qui le dispose à la découverte.

Déconnecter la recherche de son obligeant programme, celui qui l’asservit et la corrompt. Considérer la recherche comme acte et non plus comme procédé ou méthode. Enfin cesse-t-elle de se plier à la contrainte, celle qui voudrait l’assujettir à atteindre un objectif. Elle devient alors le but en soi.

L’acte de cette recherche est producteur insatiable, il provoque du déplacement, il recueille du matériau, il émet du son. Autant de choses dont il faut rendre compte, et à l’artiste de soutenir leur abondance, de « supporter » cette recherche. De celle-ci désormais il peut compter sur un précieux élément : dans le repli de son destin, cette quête sans enquête ni dénouement programmé s’ouvre à la puissance heuristique de la trouvaille, celle qui advient au moment où il s’y attend le moins. La trouvaille le déroute, c’est une chose qui émerge sur son chemin, inattendue, imprévue et accidentelle. Elle emporte le chercheur avec elle dans sa direction, hasardeuse sans doute, mais toujours inespérée, parce qu’elle contient en elle la force de son imprévisible nouveauté.